Auteurs : Golo Zhao et Jean-Marie Omont.
Éditeur : Editions Fei
Parution : 2012
Pages : 142
Résumé
Chine 1937. les Japonais entrent dans Shanghai et poussent à l’exode des milliers de chinois et d’occidentaux retranchés dans les concessions. Au cœur de ce chaos déclenché par les combats, deux enfants vont se lier d’amitié, alors que tout semblait les séparer : Yaya est la fille d’un riche commerçant chinois, et Tuduo est un gamin des rues. Découvrez les aventures extraordinaires de ces deux jeunes héros qui vont nous mener de Shanghai à Hong Kong tout au long d’un chemin périlleux où l’absurdité de la guerre s’effacera devant le génie de l’enfance et sa capacité à sublimer le réel.
Mon avis
En photo, il s’agit du premier tome de l’intégral reprenant les tomes 1 à 3 de cette bd.
J’ai trouvé cette bande-dessinée très belle graphiquement, une grande douceur, de jolis traits, de l’aquarelle… Je pensais, en ayant feuilleté uniquement les premières pages, sans lire le résumé, que j’allais être dans une histoire assez douce racontant les aventures d’une petite demoiselle virtuose du piano… Une belle erreur en soit !
Il n’a cependant pas fallu cinq pages pour que je comprenne qu’il n’en était rien et j’allais atterrir en plein conflit sino-japonais… et comme j’ai eu l’occasion de l’étudier par le passé, j’ai malheureusement connaissance du nombre incroyable d’exactions et de massacres qui ont été perpétrés à l’encontre du peuple chinois. Une étude qui m’avait d’ailleurs fait cauchemarder pendant plusieurs mois… et me laisse encore de nombreux souvenirs.
Ces bd sous leurs jolies couleurs offrent une vision bien négative de l’humanité. En fait, il n’y a pas beaucoup d’espoir qui se dégagent de celles-ci. On est vraiment confronté à une humanité pleine de faiblesses, où les intérêts personnels et la survie priment sur tout le reste et où une petite fille seule ne vaut pas grand-chose. Et quand je parle de cette humanité, il n’est même pas question de l’ennemi qui envahit dont la menace plane mais n’est que rarement visible dans les cases, mais bien du peuple en général au prise avec cette situation terrifiante. On est également confronté à toutes les formes de mauvais traitements et d’exploitations envers la femme et les enfants… Bref, vous l’aurez compris, c’est pas forcément la bd qui vous remonte le moral !
Heureusement, il y a quand même quelques êtres humains qui ont l’air juste bienveillants (et parfois d’ailleurs, ils ont seulement l’air…). En gros, c’est une bien triste balade que celle de Yaya
Malgré tout, j’ai aimé découvrir celle-ci, suivre cette petite demoiselle et sa découverte pour le moins violente de la réalité.
Spoiler.
Heureusement, si la fin n’est pas ce que j’appellerai un happy end, la petite Yaya retrouve néanmoins un peu de sécurité aux cotés de personnes qui lui veulent du bien. Mais quand on sait que le conflit ne faisait que commencer… et que le sinistre personnage qui poursuit l’héroïne pendant 9 tomes s’en sort à bon compte est aussi sacrément frustrant mais c’est une image de la réalité, en pleine guerre, beaucoup de drame ont lieu et les personnes s’en tire en toute impunité !