Le Génie du Vent et le Génie
de la foudre
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Parmi toutes les divinités, impossible de trouver meilleure paire d'amis que le Génie de
la Foudre, Set, et le Génie des Vents, Gio. Rien de plus normal, après tout, car a-t-on
déjà vu un bel orage sans un bon vent bien fort ? Les deux génies étaient connus
partout comme de joyeux lurons, qui adoraient jouer toutes sortes de farces aux humains.
Le Génie de Vents était le seul dieu du royaume céleste à posséder son propre palais.
Au début, il vivait en compagnie de d'autres divinités dans la demeure de l'Empereur du
Ciel. Mais il se montrait tellement insupportable que les autres, très vite, se
lassèrent de ses mauvais tours.
" Ecoute, Gio ", lui dit un jour l'Empereur du Ciel, " faut-il vraiment que
tu souffles sans cesse ? Chacun se plaint ici d'un courant d'air perpétuel. "
Gio haussa les épaules et laissa entendre qu'il n'y pouvait rien, mais ses yeux
pétillaient d'une joie maligne. L'Empereur continua sa réprimande : " Toutes les
déesses rechignent : il paraît que tu les décoiffes et que tu arraches les rideaux. Il
semblerait même que tu aies décroché à dessein les rubans qu'elles avaient mis à
sécher sur un corde. "
Quand Gio se rendit compte que le souverain était sérieux, il promit de faire un effort.
Mais ses bonnes résolutions ne durèrent pas longtemps. Un jour qu'il était invité à
un repas de noce au palais et qu'il avait bu de bon vin qu'il ne pouvait en supporter, il
éternua si fort que la table s'envola avec les mets et les boissons célestes. C'en fut
trop pour l'Empereur du Ciel lui même, qui le chassa de sa demeure.
Gio se construisit donc son propre palais. Puis, comme il se sentait seul dans sa grande
maison, il se maria. Peu après, sa femme lui donna un fils qui lui ressemblait trait pour
trait : c'était un enfant aussi turbulent et aussi insupportable que son père. Sa mère
ne parvenait à en venir à bout ; quand à Gio, il était toujours parti par monts et par
vaux. Un jour où ses parent étaient absents de la maison, le petit garçon eu l'idée de
jouer avec l'éventail de son père.
Cet éventail magique recelait en lui la force de tous les vents réunis : si on l'agitait
très légèrement, un brise légère se mettait à souffler ; mais si l'agitait plus
fort, c'était une tempête qui se déchaînait !
Le petit garnement secoua l'éventail de toutes ses forces et déclencha un terrible
typhon qui courba les arbres comme des fétus de paille, détruisit les maisons, arracha
les toits, enflamma les champs et saccagea les récoltes.
Gio, qui contemplait la terre du haut du ciel, fut saisi d'effroi quand il vit cet
épouvantable gâchis. Il devina tout de suite qui en était la cause et rentra chez lui
à vive allure. " Qui t'a permis de jouer avec mon éventail ? " hurla-t-il.
" Regarde un peu les désastres que tu as provoqués ! " Et il infligea une
bonne correction à son fils. Mais dès qu'il eut à nouveau quitté la maison, le
garnement recommença à jouer avec l'éventail. Cette fois-ci, le typhon provoqua des
inondations gigantesques dans lesquels les hommes moururent par milliers.
Quand l'Empereur du Ciel apprit l'affaire, il entra dans une terrible colère. Il appela
Gio et l'informa de sa décision : " ton écervelé de fils doit payer pour ce qu'il
a fait. C'est pourquoi je vais le changer en buffle afin qu'il se mette au service des
homme et répare les dommages qu'il leur a infligés ".
Comme il n'y avait rien à faire contre la volonté du plus puissant des dieux, Gio reprit
tristement le chemin de son palais. Depuis ce temps-là, il ne lâche plus son éventail
magique. Mais quand, parfois, il repense à son fils et au sort cruel qui lui a été
infligé, il se change alors en un ouragan furieux et souffle sur la terre avec une
violence dévastatrice. Par bonheur, ses accès de rage ne durent jamais très longtemps :
il se souvient très vite que son fils bien-aimé devra effacer par son travail les
ravages du typhon, et il hâte de ranger son éventail.
Set, Génie de la foudre et inséparable acolyte de Gio, avait pour tâche de veiller au
respect des lois divines par les hommes, et de punir avec sévérité les contrevenants.
Dès que quelqu'un transgressait les ordonnances célestes, c'était un véritable
calamité : Set empoignait son gigantesque marteau de feu et descendait en tombe quiconque
se trouvait sur son chemin, même les innocents. Mais comme la balance du Maître du Ciel
pèse très justement les bonnes et les mauvais actions, Le Génie de la foudre dut, lui
aussi, payer pour ses fautes. Le souverain céleste ordonna à Set d'envoyer son fils
Giong sur la terre, afin qu'il sauve le Viêt-Nam lors des heures difficiles. Mais il
s'agit là d'une histoire
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