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Icare et Dédale

 


Minos, roi de Crète, était un homme cruel et malveillant. Un jour, il envoya un message à Dédale, célèbre sculpteur et inventeur. « Viens sur mon île en compagnie de ton fils. J'ai du travail pour toi. »

Dédale et son fils Icare s'embarquèrent immédiatement pour la Crète. Une fois sur place, ils furent accueillis par le roi dans son immense palais de Cnossos. « Je veux que vous construisiez un labyrinthe secret dans les sous-sols du palais, ordonna Minos. Mais vous n'en soufflerez mot à personne. Je veux qu'il y ait des tunnels si tortueux que quiconque y pénétrera n'en pourra plus jamais sortir. »

Dédale ne savait pas pourquoi le roi désirait cet étrange sous-sol, mais lui et son fils obéirent aux ordres et se mirent au travail. Lorsque le labyrinthe fut enfin terminé, Dédale découvrit son secret. Il servirait de prison où Minos le Minotaure, terrible monstre à tête de taureau et à corps d'homme qui dévorait les êtres humains.

Lorsque Dédale alla trouver le roi pour se faire payer, Minos refusa. « Toi et ton fils, vous êtes les seules personnes au monde à pouvoir ressortir vivantes du labyrinthe. Je ne peux pas vous laisser partir » hurla-t-il.

Le roi appela ses gardes, qui emmenèrent Dédale et son fils et les enfermèrent dans un donjon. Bien qu'ils aient assez à manger, les deux prisonniers ne pensaient qu'à une chose : s'évader. En regardant des oiseaux s'envoler en direction de la mer, Dédale eut soudain une idée.

Chaque jour, il déposait de la nourriture pour les oiseaux qui venaient se percher sur le rebord de la fenêtre. Chaque jour, il recueillait quelques-unes de leurs plumes. Au bout de plusieurs mois, il se mit au travail en secret, de sorte que les gardes ne s'aperçoivent pas de ce qu'il faisait.

Un matin, Dédale réveilla Icare très tôt. « Enfin, tout est prêt ! Nous partons. » Icare écarquilla les yeux en voyant son père tirer de dessous son lit quatre ailes immenses. Il les avait fabriquées avec des plumes, qu'il avait collées ensemble à l'aide de cire.

« Allons, debout ! ordonna Dédale à Icare. Je vais fixer deux ailes à tes épaules et à tes bras. Ensuite, tu attacheras l'autre paire à mes propres épaules. » Cela fait, il s écria : « Nous sommes prêts. Viens près de la fenêtre, mon fils ! »

Tous deux prirent place sur le rebord de la fenêtre. En regardant vers le bas, Icare fut pris de panique.
« J'ai peur, avoua-t-il d'une voix tremblante. Tu es sûr que ces ailes vont fonctionner ?
- Suis-moi et fais comme moi, répondit Dédale. Ne vole pas trop près de la mer, car les embruns pourraient mouiller les plumes. Et ne vole pas trop haut, sinon le soleil risquerait de faire fondre la cire.
- J'y vais » s'écria Dédale. Et il s"élança dans le vide.Icare le regarda planer, les ailes bien écartées. Puis, respirant à fond, Icare sauta à son tour. Au début, il descendit en piqué, mais il sentit bientôt ses ailes le maintenir en l'air. Il rejoignit bientôt Dédale.

C'est merveilleux ! s"écria-t-il. Nous sommes vraiment en train de voler.»
Ils s'éloignèrent à tire-d'aile. Enfin, ils s'étaient échappées de leur donjon ! Tout à sa joie, Icare fondit tel un aigle vers la surface de l'eau et remonta vers le ciel aussi haut que ses ailes le portaient. Il avait oublié le conseil de son père. Il avait oublié qu'il ne devait pas s'approcher du soleil.

Ce qui devait arriver arriva : la chaleur du soleil fit fondre la cire et les plumes commencèrent à se détacher.

Sous les yeux horrifiés de Dédale, Icare descendit en chute libre et s'abîma dans les flots, où il se noya. Dédale n'avait rien pu faire pour sauver son fils. Tristement, il poursuivit son vol jusqu'en Sicile, où il atterrit sans encombre.

 

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